"Je suis arrivé en section francophone à l'ES Mol en septembre 1991, venant de l'EE d'Uccle où mon parcours scolaire était, disons... compliqué.
À l'époque, ma vie tournait entièrement autour du skateboard (que je pratique depuis que je suis en âge de marcher) et des amis avec lesquels j'avais encore aujourd'hui des relations extrêmement fortes. Tout cela laissait peu de place à l'étude et à la réussite scolaire.
À 18 ans, confronté à un nouvel échec, mais cette fois-ci de manière logique, j'ai été pris d'un élan de maturité et j'ai décidé de changer d'environnement. Quitter ma très chère capitale, dont le moindre spot de skate n'avait aucun secret pour moi, et prendre un peu de distance avec mes amis. Ma professeure de français m'avait souvent décrit l'ES Mol comme un endroit apaisant qui offrait un encadrement plus structuré et adapté à ma personnalité. Après avoir visité l'école et rencontré son directeur, j'ai décidé d'intégrer l'ES Mol et de loger dans une famille d'accueil.
Les premières semaines ont été plutôt difficiles : moins de skate, moins de distractions, moins de sollicitations, mais plus de travail. En revanche, j'ai été agréablement surpris par l'accueil de mes nouveaux camarades de classe et l'attitude des professeurs qui, loin d'avoir des préjugés, ont tout fait pour me remettre sur la bonne voie. L'ambiance au sein de l'école était excellente, et le cadre simplement exceptionnel. J'ai découvert qu'avec un minimum de travail, on pouvait obtenir des résultats plus que satisfaisants.
L'ES Mol, ses professeurs, mes camarades de classe, et les nouveaux amis que j'y ai rencontrés m'ont fait prendre goût aux études mais aussi à la pratique du sport.
J'ai pu reprendre la pratique du rugby que j'avais découvert plus jeune à Boitsfort et même envisager d'arrêter de fumer, ce que j'ai fait rapidement. Après 3 ans sans échec, j'ai obtenu un excellent BACC et j'ai enchaîné à l'Université Libre de Bruxelles. Des études en psychologie et en criminologie m'ont permis d'intégrer la police à la fin des années 90 et d'y faire carrière.
Une dizaine d'années en région bruxelloise dans un service d'intervention, puis dans un service d'enquête, pour finalement arriver à Waterloo, dans le Brabant Wallon, où je dirige le département des opérations. À côté de mon travail sur le terrain, je donne également des cours dans les académies de police, formant les officiers à leurs futures compétences. Car oui, l'ES Mol m'a appris que le sens de la vie, c'était l'échange et la transmission du savoir.
30 ans après mon BACC, je viens de prendre ma retraite rugbystique, mais je continue à pratiquer le sport de manière intensive et le skateboard de façon récréative. Dire que mon passage à l'ES Mol a été essentiel est un doux euphémisme. Mon seul regret est de n'avoir pu y envoyer mes deux enfants. Je n'aurais pas pu me passer de leur présence toute une semaine ".